Lâcher prise ou comment se reconnecter à soi-même ?

Nous avons tous besoin de sécurité, de stabilité, de contrôle de notre environnement, des autres et/ou de nous même.

Notre besoin de contrôle et de maîtrise s’explique par notre besoin de sécurité. C’est une manière de nous rassurer, de diminuer notre anxiété. Le manque de contrôle génère du stress.

Lâcher prise, c’est accepter de laisser de côté notre tendance à vouloir contrôler la vie, les gens, les choses, nous-même.

Qu’est ce que le lâcher prise ?

  • C’est apprendre à vivre dans le présent.
  • C’est devenir flexible, c’est savoir s’adapter, accepter les choses nouvelles. Nous nous transformons physiquement, intellectuellement, émotionnellement tout au long de notre vie. Il est illusoire de lutter contre le changement : rien n’est permanent.
  • C’est se désencombrer de l’inutile ; c’est cesser de s’accrocher à des choses dépassées qui nous empêchent d’évoluer ou qui ne servent plus à rien.
  • C’est un acte de confiance envers soi, les autres et la vie. C’est laisser aller notre besoin de tout contrôler par peur d’être dominé(e) ou de commettre des erreurs.
  • C’est reconnaître nos propres limites et surtout les accepter, ainsi il est plus facile d’accepter celles des autres.

Sur quoi peut porter le lâcher prise ?

Le lâcher prise peut porter sur nos croyances, notre contrôle de l’autre, le passé, le futur, notre environnement.

1/ Nos croyances

Nos croyances donnent lieu à des attentes exigeantes vis-à-vis des autres et de nous-même :

  • Lâcher prise des jugements à propos de soi
  • Lâcher prise de notre besoin d’être parfait(e)
  • Lâcher prise des jugements à propos des autres
  • Lâcher prise du désir d’avoir raison
  • Lâcher prise de sa culpabilité
  • Lâcher prise des règles inutiles et des obligations que l’on s’impose

Au fur et à mesure que nous nous défaisons de nos croyances encombrantes, nous prenons conscience de qui nous sommes réellement.

Lâcher prise c’est accepter d’être soi, c’est se faire plaisir au lieu d’effectuer des tâches contraignantes ou ennuyeuses que nous nous imposons pour répondre à des obligations parfois extrêmes ou infondées.

Vouloir tout contrôler ou être obsédé(e) par la perfection peut conduire au surmenage, à l’épuisement professionnel et à des conflits personnels ou professionnels.

2/ Notre contrôle de l’autre

Lâcher prise c’est renoncer au désir de changer l’autre, c’est accepter la liberté de l’autre, c’est accepter de ne pas contrôler les autres, qu’ils s’agissent de son conjoint, de ses enfants, de sa famille, de ses amis ou de ses collègues. C’est accepter leur façon de vivre même si ce n’est pas de la manière dont nous souhaiterions qu’ils vivent.

Vous êtes-vous jamais demandé si vous aimez être contrôlé(e) ?

3/ Notre passé

Lâcher prise, c’est apprendre à vivre le moment présent. Rien n’est permanent, tout évolue, il est donc inutile de vouloir retenir le passé : il faut accepter le changement pour avancer. Le changement peut nous apporter des choses positives.

Les regrets vis-à-vis du passé nous empêchent de vivre dans le moment présent. Ils peuvent générer de la nostalgie, de la colère ou de la culpabilité. Les regrets sont des pensées qui parasitent votre vie. Vivre dans le passé nous empêche de vivre dans le moment présent et de profiter réellement de notre vie.

Lâcher prise du passé, c’est accepter son passé, y renoncer, en faire le deuil, se délivrer des émotions négatives (peur, colère, tristesse…), c’est lâcher prise des blessures que nous avons subies pour pouvoir continuer sur notre chemin de vie. 

Enfin, lâcher de prise du passé, c’est pardonner aux autres ou à nous-même ; c’est un chemin de libération à l’intérieur de soi, c’est une manière de retrouver de la sérénité au fond de soi.

4/ Notre futur

Lâcher prise du futur, c’est accepter de s’ouvrir à ce qui vient, c’est changer de regard, modifier son interprétation, modifier ses attentes. Ce n’est pas renoncer à ses buts ou ses projets : lâcher prise, c’est accepter de différer son action, c’est être ouvert à la possibilité d’agir autrement.

Lâcher prise du futur, c’est accepter de faire évoluer nos objectifs ; en effet parfois il faut prendre conscience que certains de nos désirs représentent des objectifs inaccessibles. Ces modèles créés par notre société peuvent être pour nous des « modèles de perfection » souvent extrêmes, inatteignables, et par conséquent, frustrants. Ils représentent des rêves toxiques, particulièrement lorsqu’ils virent à l’obsession et nous empêchent de profiter du moment présent.

5/ Notre environnement

Lâcher prise c’est accepter de ne pas pouvoir tout maîtriser, gérer, contrôler autour de nous, c’est accepter de ne pas avoir de capacité d’action sur tout ou tous.

Nous pouvons nous sentir agressé(e) par notre environnement ; la météo, la circulation, l’actualité transmise par les médias peuvent générer chez nous de la colère, de l’inquiétude, du stress.

Lâcher prise de son environnement, c’est décider que la paix est plus importante que le conflit, que l’essentiel de la vie ne réside pas dans les détails. C’est se concentrer sur le positif, le beau, le bon.

COMMENT APPRENDRE À LÂCHER PRISE ?

Je vous transmets quelques conseils pour lâcher prise au quotidien :

  • Apprendre à vivre dans l’instant présent : il s’agit de choisir de profiter et d’apprécier le présent plutôt que de vivre dans le passé ou de se projeter dans un futur fantasmé.
  • Avoir conscience que rien n’est permanent, tout est en perpétuelle évolution : il est illusoire de lutter contre le changement.
  • Etre plus indulgent vis-à-vis de nous-même : il s’agit de reconnaître et accepter nos propres limites. Il faut savoir admettre et accepter l’échec : il faut nous libérer de notre orgueil. Tout ne dépend pas de nous et nous ne pouvons pas toujours être au top.
  • Etre plus indulgent vis-à-vis des autres : il s’agit de reconnaître et accepter les limites des autres, cesser les reproches injustifiés, accepter les autres tels qui sont ; nous n’avons pas toujours raison, notre point de vue n’est pas forcément le meilleur, il faut nous libérer de notre orgueil.
  • Arrêter de vouloir contrôler l’incontrôlable : il faut reconnaître que nous n’avons pas le pouvoir sur toutes les choses, il faut accepter que nous ne pouvons pas tout maîtriser, contrôler. Il faut discerner les choses sur lesquelles nous pouvons agir et celles sur lesquelles nous ne pouvons pas ; nous pouvons être maître de notre vie tout en acceptant ce qui ne peut pas être modifié.
  • Faire le tri de nos responsabilités : une partie des responsabilités que l’on porte ne nous incombe pas vraiment. Cela peut générer de la culpabilité. Nous perdons notre énergie à vouloir changer des choses qui ne sont pas de notre ressort. Il faut concentrer notre énergie sur des éléments et des domaines qui nous concernent et sont sous notre responsabilité.
  • Recenser nos croyances et nos obligations limitantes ; il s’agit de faire le point sur les croyances qui nous bloquent et les obligations qui sont injustifiées aujourd’hui.
  • Il faut renouer avec notre véritable authenticité et cesser d’imiter nos semblables. S’intéresser au sens que l’on veut donner à sa vie permet de lâcher prise sur les éléments qui nous paraissent secondaires.
  • Lutter contre nos peurs : laisser aller nos peurs d’être dominé(e) ou de commettre des erreurs.
  • Choisir l’optimisme et avoir confiance ; lâcher prise est un acte de confiance envers soi, les autres et la vie.
  • Se libérer de nos réactions automatiques, être conscients de nos réactions, essayer de réfléchir, de prendre du recul et d’observer les situations avant de réagir de manière impulsive.
  • Cultiver l’humour et la dérision, ne pas se prendre au sérieux, prendre du recul sur les événements en riant. Le plus simple pour se débarasser d’une pensée négative est d’en rire.

Nicole Gaumez

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